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Fédérale 2

S C Royannais, histoires d'un centenaire

#15

MESSAGE DU CENT (pour le match qui décidera du maintien en F2)

Avant ce match important contre St Claude, je voulais vous conter les jours heureux de victoires comme contre Bourg- lès- Valence, Aubenas ou d’autres, mais ceci est de l’histoire ancienne et c’était l’affaire d’autres générations.

Aujourd’hui, moi le Cent, je ne vous parlerai que de vous et qu’à vous. Aujourd’hui c’est votre histoire que vous écrirez et c’est à vous qu’elle reviendra. Qu’elle soit belle ou moins heureuse c’est vous qui déciderez de la qualité de ce moment. Vous savez le challenge à relever : le maintien du SCR en fédérale 2.

Ce n’est pas pour une qualification que vous allez en découdre mais pour une neuvième place, dans vingt ans qui se souviendra de ce moment vécu entre vous cet après-midi ? Pas moi, pas les anciens trop vieux déjà, ou trop gâteux pour s’en rappeler.

Il n’y aura que vous et vos proches pour parler de cet épisode, vous pouvez soit jouer comme d’habitude et subir malgré vous les aléas du jeu, soit vous dépasser encore plus que les matches précédents. Vichy, Macon, Chambéry, St Etienne, Vienne, c’est de l’histoire ancienne, ces jours- là vous vous êtes transcendés avec des bonheurs divers, aujourd’hui ce sera tout autre chose.

Prenez conscience de l’obstacle Jurassien, bien sûr ils sont derniers et alors, ne rabaissez pas vos adversaires d’un jour, eux aussi ont de l’honneur et voudront terminer en beauté. Ils vont jouer et courir à tout va : et bien plaquez-les, ils vont imposer l’épreuve de force : puisez dans votre motivation pour vous opposer, peut-être tenteront-ils de vous déstabiliser : sachez raison garder, soyez disciplinés ; ils sauteront plus haut : couchez-les à terre dès les pieds au sol. Soyez forts, soyez concentrés, soyez … UN.

Quand vous hériterez du ballon vous n’aurez que l’importance du moment présent, vous ne serez qu’un relais parmi vos co-équipiers en soutien. Tout sera soutien, tout sera motivation dans les courses, dans la défense, dans les poussées, dans la concentration, dans la discipline. Restez unis à tout moment, restez … UNIQUE.

Nous, nous serons là pour vous épauler, bien modestement je l’avoue, les jeunes, les anciens et sans doute aussi l’esprit des disparus. C’est une page de votre de vie qui s’écrira, faites en sorte qu’elle soit un moment de fierté et de bonheur.

Et maintenant au diable toutes ces recommandations, une seule chose suffira :

SOYEZ DES HOMMES … en ROUGE ET NOIR

Hélas St Claude dut déclarer forfait et le maintien fut assuré sans peine, au grand dam de Voiron, relégué !

 

 

#16

Venus d’ailleurs

D’où venaient-ils tous ces jeunes rencontrés au fil des ans sur le Stade Ernest Chuilon ? Qu’est ce qui a pu les motiver dans leur décision de quitter leur club pour venir renforcer l’équipe du Royans Vercors.

Bien loin de moi l’idée de tous les nommer, ma mémoire n’y suffirait pas. Cependant certains d’entre eux restent accrochés à mes souvenirs comme Titou Serve l’entraîneur fétiche, venu jouer à St Jean, avec Obiol futur arbitre, peut-être parmi les premiers Romanais Péageois, sans doute les plus nombreux à avoir alimenté les rangs du SCR.

Les piliers Peyle et Feuillet, les gazelles Bernard Serve, Gérard Brau, Jean-Claude Beyron, le grand Jacques Piquet resté à St Jean peu de temps, deux ou trois saisons, mais en parlant comme s’il y avait joué dix ans, sans doute contaminé par la raviole. Et l’autre grand : Michel Thiot venu en renfort en temps que joueur et se retrouvant propulsé entraîneur par nécessité (lui ce fut le lapin chasseur). Jacky Giol, l’homme à tout faire : troisième ligne, deuxième ligne et même pilard ; les Traversier, Duc le talonneur et aussi Duc le coach incompris dont il suffisait de suivre un tant soit peu les consignes pour se qualifier, ce qu’on ne fit pas hélas. Les gens de l’Isère avec Pain, Oriol et Morizot les amenant chaque jeudi à l’entrainement avec la 3 chevaux Citroën qui, à maintes reprises, fut à deux doigts de rompre ses amortisseurs. Eux aussi ont laissé trace de leur passage en Rouge et Noir. Et aussi les frères Berthier venus de Tullins avec Fontaine, Denis Laude (Pomme) ; Rozand de la rivière, Berthoin (Riton) de Pont, Rousset venu de Romans en passant par l’Asptt Lyon son club Formateur.

Faut-il parler de la jeunesse du Vercors ? Bravant tous les temps pour assister aux entrainements ou jouer les matches, ils sont si nombreux les Bourguignon, Algoud, Orizio, Odeyer, Sibeud, Reboulet...

Je sais que j’en oublie beaucoup venus d’ici de là, de toutes parts ; je revois leur visage sans retrouver leur nom.
Vous lisant ces lignes si vous pensez à d’autres, alors allez-y, n’hésitez pas, nommez-les.

30/04/2009

#17

Venus d’ailleurs (suite) « les étrangers ».

Le Sporting Club Royannais a vu en son sein des milliers de joueurs portant le Rouge et le Noir au bout de leur fierté. Si la majorité de ces jeunes hommes fut d’origine Française, combien d’entre eux viennent d’horizons différents ? Hé ! Pour beaucoup ils ne sont que d’origine, ils vivent comme vous et moi chez les Gaulois.

Les Italiens ! Sans doute la plus grosse colonie ; le premier dont j’entendis parler fut « Paillasse » pilier de son état, dont le nom Murer évoque plutôt un Germain, pour vous le situer c’était le frère de la grand-mère Carrobourg. Il jouait en même temps que Fustinoni « Charipe », ce talonneur à la tête aussi dure qu’un caillou. Citons les Amistadi, les Scalvini, les Milési avec Serge, ses cousins Pascal, Mathieu le fils espoir actuel du club, encore chien fou, Philippe le pilier qui s’en alla un beau jour faire le bonheur de St Marcellin, Les Laude : Denis jouant une saison au talonnage, succédant ainsi au Tonton Hubert, à la fois talonneur, mais aussi ailier et de temps à autre demi de mêlée.

Les Portugais : Correia la flèche à l’aile, Coelho à l’arrière, les Soarès : José trois quart centre en compagnie de son cousin Antonio, vedette des années quatre vingt, Jean combatif au talonnage et dont le fils Maxime suit les traces.

Nous avons connu aussi des Roumains avec le grand Girbu, apportant une expérience très utile pour les débuts du club en fédérale 2, puis Vacaru cette saison. Les Maghrébins ont porté les couleurs Royannaises comme Saïs et d’autres ...

Y’a-t-il eu des Britanniques ? Je l’ignore mais vous, vous savez peut-être. Ou encore d’autres nationalités qui ont fait l’histoire du SCR ?

J’ai gardé pour terminer les Espagnols : Gomez capitaine troisième ligne, Pedro Chinchilla arrière et maintenant arbitre et la famille Padilla : Dominique encore un talonneur, mais celui là fut sans doute l’un des meilleurs, son placement, son sens du jeu faisaient merveille. Le frère Pascal, demi de mêlée talentueux parti faire carrière à l’USRP. Son oncle Jean joua au SCR en cadets et juniors. Pour la fin je citerai Manuel, une des poutres du Rugby Royannais; à ses débuts comme joueur (talonneur lui aussi) il faillit partir pour Romans, mais son père refusa l’offre faite par le père Maret que beaucoup ont connu. Ensuite il prit en mains le destin de l’école de rugby qu’il créa, conforta, bichonna à tel point qu’elle devint sa chose, malheur à celui qui dénigrait ses petits. Organisant les entrainements, les déplacements, les lotos, les goûters …Etc… Etc… Les mamans lui confiaient leurs petits en toute sérénité. Combien de gamins te sont passés par les mains, combien te doivent de savoir plaquer, courir droit, faire une passe ? Combien d’entre eux issus de « ton » école sont montés en Une. Beaucoup, beaucoup ! Je suis certain que même ceux n’ayant pas poursuivi leur carrière rugbystique se souviennent de toi.

Alors « Manu » l’Espagnol, à bientôt pour le centenaire dont tu as écrit une longue page, si ce n’est un chapitre.

«Vaya con dios !»

13 Juin 2009

 

#18

De vrais gamins

 

Pépé est peut-être réveillé, mais Mémé ne dort pas ou alors d’un seul œil. Je crois avec juste raison ce que disait ma Mère : « plus ils sont vieux, plus ils sont bêtes ».

Car enfin allez imaginer à quarante ans passés, les deux fils et l’échalas de gendre, ils veulent encore faire un match et cela pour le centenaire. N’importe quoi ! A leur âge quand même ! C’est beau le rêve mais pour moi c’est un véritable cauchemar, ils vont se surpasser pour essayer de se croire encore jeune, moi je connais un moyen simple et efficace pour rester gaillard, il n’y a pas que le Rugby.

Cà ne leur a pas suffi de jouer pendant de longues années, ils veulent remettre le couvert pour le centenaire. Mais cette fois-ci ils iront chercher une infirmière ailleurs, Mémé dit non !

Vous allez voir, de se croire encore fringants ils vont, qui se démonter une épaule, qui une cheville, qui encore s’ouvrir l’arcade, sans compter que dès qu’ils voudront démarrer comme des bolides, les muscles ne tiendront pas et c’est le claquage assuré. Et s’il n’y a pas blessure ce sera la crise de foie garantie.

C’est quand même incroyable qu’à leur âge ils ne parviennent pas à se raisonner, à se calmer, comme s’ils pouvaient encore briller sur un terrain, une utopie que je suis loin de partager et avec moi, sans nul doute, toute la gent féminine. C’est tout juste si j’arrive à retenir mon grand bêta de mari, c’est n’importe quoi avec ses presque soixante dix ans !

Ils se prennent tellement au sérieux qu’ils ont commencé des entraînements hebdomadaires, je crois le mercredi soir. A mon avis ils auraient dû y penser deux ans plus tôt, à voir la panse prise depuis l’arrêt de leur passion. Mais rien ne les arrête surtout pas la « mini » troisième mi-temps qu’ils font à chaque fois, qu’est ce que çà va être le jour du 27 Juin, rien qu’en y pensant j’en ai la chair de poule.

J’aimerais bien connaître l’opinion des autres femmes susceptibles d’être confrontées à cette situation. A bientôt sur la toile ! Encore que malgré mon âge je préfèrerais sous les toiles. Bonjour chez vous !

14 Juin 2009

#19

Le grand Claude

Merci mon grand ! Ainsi tu as décidé d’interrompre les séances d’entrainement au SCR.

Moi, je voudrais te dire merci pour tout ce que tu as amené à St Jean.

D’abord que ceux qui nous écoutent sachent que tu es né à St Jean, sur les bords de Lyonne, ton oncle était le facétieux « Charipe » Fustinoni, tu étais donc prédestiné à jouer au rugby, surtout avec le gabarit présenté, ou encore au basket.

Ta carrière tu la fis à l’ASPTT Lyon, ville dans laquelle tes parents habitaient et travaillaient ; ensuite tu vins à l’USRP club où tu fis étalage de ta compétence, étant même sélectionné pour affronter les Blacks. Tes dernières saisons se sont déroulées au FCG et partout, sur les terrains de France tu fus reconnu et respecté.

Mais tes dernières années de joueur tu les as vécues à St Jean, en Rouge et Noir, lorsque le club tombé en première série était au plus bas. Pour la première saison il te fallut affronter le terrible club de Pont en Royans qui avait tout misé sur les matches contre St Jean et qui, hélas, d’un rien du tout les perdit tous les deux.

Cette année-là 83/84 la saison s’acheva en demi-finale contre St Pée sur Nivelle et l’accession en honneur. En compagnie de tes coéquipiers et avec la collaboration des entraîneurs Clément et Beyron on vit s’épanouir autour de toi de nouveaux talents, pur cru : les Planet, Dallon, Padilla, Villard, Soarès, Allard, Gauthier, Chinchilla (celui-là je l’ai oublié dans mon évocation des étrangers, hier)… Etc …

La deuxième saison 84/85 s’acheva encore mieux puisque tu parvins avec les gamins à la finale du championnat de France Honneur contre Miélan (encore des Gersois) à Montpellier où hélas, trois fois hélas, le succès ne fut pas au rendez-vous. A la fin de la rencontre tu versas toutes les larmes de ton corps, te reprochant de ne pas avoir réalisé le match que tu voulais. Tout çà par la faute certainement de l’entraineur adverse qui, sachant quel preneur de balles tu étais, monta une opération contre toi ? Je suis étonné encore aujourd’hui qu’aucun de tes coéquipiers ne se soit rendu compte de cette manœuvre, ton coach non plus ! Tu avais deux sauteurs en face de toi, le blond qui se chargeait de la prise de balles en touche et le brun qui, lui se contentant de te sauter dessus tout en disputant le ballon, sans jamais le toucher, mais en te déstabilisant dans la conquête. Alors oublie tes pleurs, tu as manqué de soutien, on n’en parle plus.

Mais le club retrouvait sa place en troisième division. Le but était atteint, les dirigeants jubilaient, les supporters satisfaits malgré tout, recommençaient à envahir le stade Ernest Chuilon.

Ta dernière saison fut donc 85/86 où après les départs de Duclos et autres, tu te retrouvas à la tête d’une équipe très jeune et manquant d’expérience, puisque à cause de cela elle perdit le premier match sur son terrain contre Six Fours. Malgré tout si elle ne parvint pas à se qualifier, terminant à une encablure derrière le quatrième, elle fit montre de belles qualités, notamment en coupe de France où elle élimina Montmélian, club de deuxième division et faillit bien faire toucher les épaules à la grande équipe de Montélimar. Ce jour-là le référé de service écourta la première mi-temps de 7 minutes et la seconde de 14. Sans doute la passion du match avait-elle gagné les rouages de sa montre, puisqu’il ne s’aperçut de cela que lorsqu’il rentra dans son vestiaire.

Bien sûr cette saison-là tu pris un peu de recul, préférant faire jouer les jeunes talents, mais à chaque séance d’entraînement tu étais là pour prendre en mains les avants et aider en cela J. Clément.

Ensuite parti à Romans en tant qu’entraîneur tu fis à nouveau ton retour à St Jean pour prendre en mains les destinées des Seniors.

Voilà résumé en quelques mots ton parcours St Jeannais. Il ne faut pas oublier ta gentillesse et ton engagement, qualités appréciées par ceux te côtoyant.

Cette année du centenaire on ne pouvait laisser passer l’occasion de t’adresser un petit clin d’œil pour ta participation à l’histoire du club qui fut la nôtre en même temps que la tienne.

Zébulon ! C’est ainsi que tu fus surnommé à tes débuts à Lyon et si le sobriquet prête à sourire je doute que tes adversaires aient eu souvent l’occasion de le faire lorsqu’ils te rencontraient sur le pré.

Donc mon cher Zébulon, merci pour tout, à bientôt pour le 27 Juin.

Salut Claude Rousset !

Pépé le Cent, 17 Juin 2009

#20

De Perrot à Pedro

Toute une époque commençant avec Henri Perrot, trouvant son deuxième souffle avec Jean Collomb, Auguste Corraro et d’autres, se poursuivant avec l’école d’arbitrage sous la houlette de Pedro Chinchilla, l’ancien arrière talentueux du SCR.

Comment tout ceci a-t’il débuté ? Eh bien les affaires St Jeanaises n’étaient pas au mieux avec le Comité des Alpes, celui-ci trouvait nos joueurs trop turbulents, voire plus, avec, il faut bien le dire, juste raison. Il y avait aussi pénurie en matière d’arbitres et souvent c’était un joueur d’un des deux camps qui officiaient avec toutes les insuffisances dues à un manque de connaissance des règles et parfois un attachement évident à son club.

Le Comité des Alpes demanda donc à chaque société de proposer des hommes susceptibles de remplir ce rôle difficile, sous son autorité et indépendamment de nos dirigeants.

C’est donc au sortir de la saison 1960/61, après la finale perdue, que le père Escoffier (Gaston) demanda à Henri Perrot d’enfiler la camisole de référé ; lui le deuxième ligne à l’esprit frappeur assuma cette responsabilité avec ma foi pas mal de succès puisqu’il gravit les échelons dans ce domaine.

Ensuite et si ma mémoire ne me fait pas défaut, il y eut Riquet Clot et Jean Collomb. C’est encore plus étonnant de voir le « Couige » endosser la tenue arbitrale compte tenu de son passé plus que sulfureux à l’égard des hommes en noir ; on se rappelle du match à Lancey, de son intervention envers un Voultain, ainsi que du geste vengeur sur un Vauclusien de Valréas. (Pour plus de détail demandez à ceux dont le poil est blanc, ils vous conteront en détail tout ceci).

Ensuite nous eûmes les frères Corraro, Alain Bagarre, l’excellent Frédérique Dallon, le fils Clot (Jean-Christophe), le Grand Brétière, tous ceux-ci chapeautés par Patrick Thomas originaire du Royans.

Et ainsi nous en arrivons à Pedro Chinchilla ! Devenant arbitre au sortir d’une carrière de joueur plus que satisfaisante, il débuta dans son rôle d’arbitre avec le sérieux qu’on lui connaît. Ensuite il participa à la création de l’école d’arbitrage Royannaise dont le succès se dévoile chaque saison avec sa participation aux finales nationales.

Citoyen du Royans avait abordé le sujet avec son « aigre noir », j’ai voulu le compléter en y ajoutant quelques noms, j’espère ne pas en avoir trop oublié.

Rendons hommage à ses hommes qui ont décidé un jour de se munir d’un sifflet pour prolonger leur passion pour notre sport. Nous sommes encore dans l’année du centenaire, il fallait évoquer le mérite de ces hommes en noir.

A bientôt !

2009

#21

Campagne d’Italie

La première fois que nous avons rencontré une équipe transalpine ce fut encore à l’instigation de Monsieur Serve qui, avec le RCRP, avait eu un premier contact avec le club de Rhô, banlieue industrielle de Milan.

Le premier match eut lieu à St Jean le jour de Pâques 1967, la cravate offerte à l’occasion est un souvenir de cette année-là. Bien que nous ayons eu à faire à une équipe rugueuse nous avons rapidement pris le dessus. L’année suivante match retour à Rhô où là ce fut une autre histoire, encore plus motivés que l’année précédente les Italiens ont montré une opiniâtreté terrible et il fallut attendre « l’ultima minuta » et un exploit de Michel Collomb pour obtenir un résultat positif.

Bien entendu la réception d’après match fut éblouissante et nous fûmes pris en mains par les joueurs et dirigeants qui se sont multipliés pour nous faire plaisir.

Quelques personnes nous avaient accompagnés, d’abord le plombier de St Jean Frisquet Thomasi avait profité du voyage pour s’en aller trouver sa famille Piémontaise, il s’était muni d’un bidon de 20 litres d’huile de noix dont il avait brasé entièrement le couvercle pour éviter que les douaniers ne le lui fasse pas ouvrir, ensuite il y avait Palcoud habitant le Sert , lui nous fut bien utile au retour lorsque le car tomba en panne de courroie et qu’il plongea mains et bras dans le moteur pour effectuer une réparation nous permettant d’arriver à bon port avec beaucoup de retard quand même (peut-être était-ce le poids des achats chez « Zizi » qui avait contrarié la machine ?).

Cette année, en 1968, nous avions donc pris nos quartiers à Dormelleto, sur les bords du Lac Maggiore et Lulu Brau doit avoir un souvenir exact de l’architecture de l’hôtel puisque dans la nuit il visita même les toits, allez savoir pourquoi !

Ce fut donc des rencontres agréables et nos premiers matches « internationaux ». Nous avons répété ceci en 1969 à St Jean et retour en 1970 à Rhô.

Cette année 70 ce fut un match encore plus terrible, les supporters Italiens nous traitant d’assassins lors de contacts très durs. La personne criant ces insultes se trouvait être la patronne d’un bar, dans lequel nous sommes allés prendre un verre, guidés par nos «amis Italiens et accompagnés par nos épouses. Là ce fut une troisième mi-temps arrosée, même plus que çà, la patronne, celle nous invectivant durant le match se montrant d’une courtoisie et d’une gentillesse étonnantes, tînt à nous offrir la presque totalité de ce que nous buvions et ainsi quelques uns d’ entre nous durent subir les affres de la maladie du Vermouth.

Deux années en Italie, deux années fantastiques dont les souvenirs demeureront à jamais dans nos têtes et nos cœurs. Les Italiens nous avaient reçus avec un faste bien difficile d’égaler par St Jean.

Lorsque l’épidémie sera passée, pourquoi ne ferions-nous pas un pèlerinage à Rhô ?

Merci encore Titou d’avoir contribué à nous faire connaître autre chose.

#22

La première à Ugine

C’était je crois la première saison en Honneur et l’on devait se déplacer à Ugine pour le match aller, Titou Serve nous avait prévenus du tempérament robuste et rugueux des savoyards qu’il avait eus à affronter avec le RCRP. « Vous allez voir ce qui vous attend ».

Le vieux stade était comme Ernest Chuilon, en pente, mais dans l’autre sens ; c’est sur cette pelouse noire de la poussière des fonderies que nous allions nous échauffer, un peu de neige donnait de la lumière ci et là, car le temps était gris. Dès que nous sommes descendus du car nous avons été conduits aux abattoirs où là se tenaient les vestiaires, pas rassurant pour les Rouge et Noirs.

Finalement, comme prévu les Savoyards avaient des physiques impressionnants et malgré cela le coup de sifflet nous libéra, nous fîmes front sur tous les points d’impact et avons réussi le tour de force de faire le match nul devant un public nous paraissant houleux, en fait juste bruyant.

Cette année-là je jouais talonneur et je réussis à prendre quelques balles à mon vis-à-vis sur leur introduction, ne craignez rien je ne pris pas en retour une châtaigne vengeresse comme certains pense qu’il faut donner. Et le match fini je vis mon talonneur s’approchait de moi, main tendue, pour me féliciter et m’offrir un verre à la buvette, chose qu’il ne m’était pas encore arrivé de connaître.

Discutant un peu avec lui je pris un peu de retard sur mes co-équipiers et je dus traverser la foule des supporters Uginois qui à ma deuxième grande surprise me tapaient amicalement dans le dos, puis deux d’entre eux, des anciens, me prirent par le bras pour m’offrir un vin blanc chaud. Etonnant et même réconfortant !

Rassurez-vous le match fut dur et tous ceux que j’eus à jouer contre des Savoyards furent aussi tendus les uns que les autres, mais ce qu’il ressort de ces confrontations c’est ce sentiment d’amitié que l’on forgeait malgré les combats acharnés. Ainsi que ce fair-play montré par ce talonneur.

Plus tard ce fut sur ce même terrain que fut conquis de haute lutte le titre de champion des Alpes Honneur avec un débordement de Jean Dulieu suivi d’un coup de pied de recentrage avec une reprise de Michel Escoffier, pilier cette année-là.

Aussi au milieu de ce centenaire je n’oublierais pas ces joueurs mythiques des équipes du Val d’Arly qu’ils aient joué à Ugine ou Albertville et qui par leur opposition musclée et talentueuse nous ont permis de gagner ou perdre avec fierté : Doux, Bérot, Sandraz, Bolice, Anxionnaz, Mermet … et combien d’autres encore ?

Il y a sans doute aussi un épisode qui fit qu’Ugine nous aimât bien. Ce fut lorsqu’il y eut concurrence avec Aix les Bains, où jouait Husson le champion du lancer du marteau, pour le titre de champion des Alpes,

Ce dimanche là, dernière rencontre de la saison, St Jean se déplaçait au bord du lac avec une équipe remaniée du fait du renoncement de certains joueurs et pas des moindres. L’équipe montée à la va-vite avait triste mine, on s’attendait à subir le jeu adverse, ce qui se confirma lorsque dès les premières minutes l’ailier Jiménez déborda la défense St Jeannaise et marqua un essai transformé : 0-5.

Allions-nous subir tout le match ? Oui ou non ? Ce fut non, vous vous en doutez bien sinon je n’en parlerais pas.

Les joueurs jouant pour la première fois en première donnèrent tout ce qu’ils pouvaient, voulant montrer qu’ils étaient plus que des réservistes, défendant corps et âme devant la puissance Aixoise. Si bien qu’à la fin du temps réglementaire une pénalité, ajoutée à une précédente nous donna la victoire, 6-5. Cris de joie de la part des joueurs St Jeannais et de leur staff, certains entendirent même des applaudissements nourris, venaient-ils d’Ugine, nouveau champion des Apes Honneur ? Allez-savoir avec le vent ...

Malgré leur défaite les Aixois nous offrirent une sympathique réception d’après match, c’était à préciser, merci !

Le Cent, 23 Juin 2009

#23

Emotions

Voilà ! Nous arrivons au terme de cent ans de vie en Rouge et Noir, cent ans d’histoires vécues, cent ans d’anecdotes cent fois racontées, cent odeurs ressenties, cent bruits écoutés, les sorties de vestiaires, les ovations de la foule, les cris de rage, le terrain sec, la terre boueuse, les déplacements à vélo, les trajets en car, les avant-matchs éprouvants, les troisièmes mi-temps reposantes ; cent joueurs connus, puis cent autres, des milliers de plaquages, de ballons donnés, de ballons gardés, d’occasions perdues, d’exploits réalisés, cent fois, mille fois ces gestes répétés, ces rêves imaginés.

  • Combien de villes et villages découverts, cent, mille ?
  • Combien de dirigeants construisant le SCR, cent, mille ?
  • Combien de joies, combien de déceptions : cent, mille ?
  • Combien d’entraîneurs : des dizaines, seniors, juniors, cadets, minimes, écoles de rugby, féminines, un cent ?
  • Combien de gosses courant dans l’herbe, combien de ballons usés : cent, mille ?
  • Combien de regards sur ces joueurs galopant : cent, mille ?
  • Combien de coups d’œil sur les spectateurs présents, combien de fois ces adversaires regardés subrepticement pour évaluer leur force : cent, mille, un million ?
  • Combien de coups de sifflets entendus, combien de « allez les Rouge » criés : des cents, des milliers, des millions ; combien d’arbitres, combien d’opposants, combien de règlements, combien de conseils, combien de stratégies préparées, combien échouées ou réussies, combien de coups de pied dans ce ballon fantaisiste, combien de poteaux dressés : des cents, des milliers, des millions ?
  • Combien d’eau bruissant dans la Lyonne, glissant dans le canal, combien de nuages passés, combien de flocons tombés, combien de nuits à songer, de matins à espérer : des milliers, des millions ?

Et encore, et encore ! Il faudrait cent ans de vie encore et encore pour se souvenir des cents premières ; je ne veux être ni honteux de mes bêtises, ni glorieux de mes exploits. J’ai vécu dans un sport collectif où chacun est au service des autres, tous les autres au soutien, c’est ce qu’on appelle une EQUIPE, un CLUB, c’est ce qu’on nomme le SPORTING CLUB ROYANNAIS.

C’était… C’est … Ce sera çà les ROUGE et NOIRS.

Enfin s’il me reste une dernière évocation, il n’en est qu’une à citer : AMITIE

En attendant, prenez soin de votre santé, à samedi !

Le Cent, 25 Juin 2009     wink

#24

Bravo et merci pour les récits. 

#25

MIDOL38 a écrit :

Bravo et merci pour les récits. 

Merci, c'est sympa

#26

Merci la raviole pour ces recits qui nous font chaud au coeur. Mais dits moi tu es le papa ou le tonton des  deux tullinois Pomme et Jocelin? 2 supers copains avec qui j'ai partagé les même bancs du lycee...

#27

ricard26 a écrit :

Merci la raviole pour ces recits qui nous font chaud au coeur. Mais dits moi tu es le papa ou le tonton des  deux tullinois Pomme et Jocelin? 2 supers copains avec qui j'ai partagé les même bancs du lycee...

Le Tonton de ces deux sacripants. Merci pour ton message, j'apprécie !  smiley

#28

Bonjour la RAVIOLE

 

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