Ca bouge en coulisses "Lundi, comme à chaque fois, les joueurs ont découvert le programme d’entraînement de la semaine couché sur le tableau des vestiaires. Sauf qu’au jeudi et au vendredi apparaissaient deux énigmatiques points d’interrogation. Philippe Braem, convocation en poche pour un premier rendez-vous en vue de son licenciement, était alors en droit de se demander s’il arpenterait encore les murs en fin de semaine. En compagnie de son délégué syndical, le futur ex-entraîneur, particulièrement meurtri par la démarche, s’est donc présenté face au président Jean-Luc Dubois, jeudi à 11 h 30, comme le stipulait la lettre recommandée. L’identité d’un nouveau duo d’entraîneurs sera dévoilée d’ici une quinzaine de jours Le futur licenciement lui a effectivement été stipulé, « sans faute grave », selon ses dires, si ce n’est le manque de résultats cette saison. « Je n’entre pas dans la nouvelle politique. » Un projet pour les exercices à venir est effectivement en cours de montage, avec une éventuelle co-présidence, voire un changement de président. L’identité d’un nouveau duo d’entraîneurs sera dévoilée d’ici une quinzaine de jours. Licenciement donc, mais pas avec effet immédiat. « Il s’agissait d’une première réunion pour l’avertir de ce qu’on allait faire, d’une première étape dans une procédure légale nous menant au 1er juin, une procédure à l’amiable ou pas », précise Jean-Luc Dubois. Officiellement, Philippe Braem, qui disposait d’un contrat à durée indéterminée depuis sa venue d’Arras en 2004, est donc en place jusqu’à la fin de la saison. Quid des anciens ? « Le courrier l’informant de nos griefs lui parviendra d’ici une dizaine de jours, ajoute le président. Après, s’il en émettait le souhait, on pourrait envisager de le dispenser des trois mois de préavis. » Cela ne devrait pas en prendre le chemin. En revanche, comment réagiront les fidèles guerriers qui ont vécu sous la férule de Philippe Braem l’aventure de la montée en Fédérale 1 voici trois ans, sur qui compte le club pour encadrer la jeune garde, au-delà des quatre rencontres restant à jouer ? Pour l’heure, tout le monde a dû se remettre de ses émotions et se concentrer sur ce qui devrait être essentiel, mais est devenu tellement accessoire, à savoir le match de ce dimanche. Tout le monde, Philippe Braem en tête, chargé de préparer l’échéance consciencieusement, envers et contre tout. « Ça fait neuf ans que je le fais, que je travaille dans ces conditions épouvantables », assène-t-il. Du plaisir malgré tout ? Son discours, paradoxalement, il l’axera sur la notion de plaisir. « Beaucoup d’entre nous ne seront plus là la saison prochaine. Oublions toutes les contraintes, oublions toutes les choses négatives et prenons du plaisir. » Après quoi, il avoue ses craintes. « Vu la situation, si on devait prendre un ou deux essais d’entrée de jeu… » Bobigny, de loin pas à l’abri, fait partie de ces adversaires face auxquels le RC Strasbourg pouvait pourtant espérer décrocher une victoire au moins cette saison, pour ne pas finir avec un zéro pointé en la matière, à l’instar de l’AC Boulogne-Billancourt au printemps dernier. Face à Chalon-sur-Saône et Saint-Étienne, il a manqué une demi-heure. Entre-temps, Nicolas Tisané et les siens auraient mérité un meilleur sort à Vienne. Restent les réceptions des Balbyniens aujourd’hui, puis de Dijon le 24 mars, sachant qu’à Bourg-en-Bresse et même à Montluçon, il n’y aura pas grand-chose à espérer. L’équipe quasiment au complet (excepté Émile Bronquard) saura-t-elle se mobiliser ? Ne serait-ce que pour elle-même ? RC Strasbourg – Bobigny, 15 h à Hautepierre.