Retour de la maison du rugby où flottait ce soir comme une odeur de bonheur partagé, un peu comme quand des cousins qui s’étaient un peu éloignés ou des oncles qu’on voit rarement sont tous au RV de la fête de famille à communier avec les plus assidus. Désolé si c’est moins littéraire, mais il faut que cela sorte : putain quel pied ces phases finales ! Oui, le premier point fort de la soirée aura été cette affluence inédite pour un ¼ de finale au stade Ladoumègue avec 2650 spectateurs. A comparer aux 1500 qui étaient venus regarder le premier match de Massy en ProD2 fin août 2012 contre… Aix. Il n’y a guère que lors de la demi-finale d’accession contre Lille il y a deux ans que nous étions plus au stade. Un record à dépassser dans quinze jours contre Nevers ou Tyrosse ? En tous cas, quel plaisir c’est que de retrouver autour du stade toute une tripotée d’ancien coéquipiers, d’ex-entraîneurs (je ne parle pas de Jeff, lui il est là à chaque match cette année, à croire que Massy c’est vraiment Peyrehorade ainsi qu’il l’avait proclamé il y a deux ans), de gamins que tu as croisés à l’école de rugby et dont certains ont bien pris le temps de grandir… Oui le RCME, c’est réellement une grande famille, soudée et ouverte aux autres, avec une belle mémoire collective et après quelques heures et quelques futs de bière pour fêter dignement nos retrouvailles et la jubilation devant le spectacle proposé par les joueurs, cela fait tout drôle de rentrer chacun de son côté, en se disant qu’il va falloir désormais attendre de longues journées pour pouvoir remettre cela. Merci aux Espoirs de jouer en demie et aux Gaudermen et aux Crabos en quart dès dimanche, on va pouvoir ainsi profiter pleinement d’un week end à rallonge en bleu et noir.
Rien de nouveau dans ce qui suit mais démonstration a encore été faite ce soir que pour pouvoir jouer un beau rugby, il faut deux belles équipes. Merci aux joueurs aixois pour nous avoir empêché de dormir sereinement cette semaine, dans l’anxiété de les voir réitérer leur prestation majuscule du match aller. La victoire sur un adversaire méritant n’en est que plus belle. Félicitation également à leurs supporters qui ont fait honneur à leurs couleurs dans les tribunes… et aux buvettes.
Pour en revenir au match, je crois que les Massicois ont élevé encore un peu leur niveau de jeu lors de cette partie, sûrement titillés qu’ils étaient par cette défaite de 9 points de l’aller. Certains ont sorti leur meilleure partie de la saison. Allez, même si je ne voudrais pas dissocier les 23 joueurs, comment ne pas admirer ce qu’a sorti pendant 80 minutes un gamin de 19 ans nommé Sekou Macalou ? Et le « petit » Mani qui nous a prouvé qu’on pouvait toujour jouer et s’amuser comme un fou avec un ballon à 32 ans tant que les adversaires perdent leur temps à essayer de t’attraper ? Cette paire de centre sensée n’être formée que de deux remplaçants, avec un Mehadji perforant et faisant preuve d’un sang froid remarquable pour sortir le ballon de l’en-but afin d’éviter la mêlée à 5, et ce crazy Irish de Niall qui en montre depuis quelques mois toujours un peu plus à chaque partie ? Ah oui, j’oubliais Martin Purdy dont plus personne ne se demande désormais comment il a accumulé un tel palmarès. Et les autres ? Eh bien ils ont été bons eux aussi, mais il se fait tard et il faut que je m’économise.
Pourtant après 10 minutes de jeu, des ballons qui tombaient par fébrilité, des touches perdues, une mêlée contenue par le double jeu des adversaires et des décisions arbitrales, des Aixois bien en place, sereins et sans fautes, on avait un petit goût de remake de certains matchs de la saison dernière, où malgré les efforts déployés, tu te fais contrer et tu n’arrives pas à concrétiser tes temps forts. Inutile de dire que l’on n’en menait pas large dans les gradins après 6 points qui faisaient 15 pour Aix, leur buteur semblant prêt à rééditer son 8/8 du match aller…
Et puis la machine massicoise s’est mise en route. Devant, derrière, au milieu. Une première déferlante a tout emporté sur son passage et ce temps fort s’est terminé après plein de temps de jeu par un premier essai massicois en bout de ligne. Du défi collectif devant et effacé à la mi-temps le déficit de 9 points du match aller. Après la reprise, Mani a sorti le turbo et a marqué un essai de légende de… 120 mètres. Puis la bête à 16 pattes y est allée de sa poussée en mêlée fermée terminée par un essai de pénalité.
Le tout agrémenté de séquences défensives de très bon aloi face à une belle équipe aixoise joueuse à souhait et disposant de beaux arguments qui ne demandaient qu’à s’exprimer à l’image d’Eddy Labarthe qui nous a gratifié de quelques magnifiques faenas avant de sortir sur blessure apparemment à la cheville (on lui souhaite un prompt rétablissement).
Refusant avec fierté d’admettre qu’à 34 à 9 le match était plié, les Aixois ont tenté crânement leur chance et après quelques offensives avortées sur le fil du rasoir par la défense massicoise, ils seront récompensés de leurs efforts par un bel essai suivant une jolie séquence de jeu. Mais en ce vendredi les Massicois avaient sorti le bleu de chauffe et ils ont résisté vaillamment aux assauts adverses, tout en réalisant en seconde période une belle moisson sur lancer adverse dans l’alignement.
Ce sera donc avec 20 points d’écart et un 9ème bonus offensif sur 11 matchs joués à domicile cette saison, que les joueurs du RCME auront remporté ce quart de finale retour. Mais au-delà du résultat comptable, c’est la manière qui restera gravée dans les mémoires. De quoi nous permettre de dormir beaucoup plus paisiblement cette semaine en attendant le prochain match de notre équipe favorite.
Allez, encore trois matchs...
ALLEZ MASSSY !!
Dernière modification par Massy-pas les autres... (11/05/2014 23:01:48)