A trois jours du premier match de championnat contre Béziers, Olivier Cloarec, président du RCV, fait le point sur les ambitions de son club. Investissements, partenariats, transferts, Olivier Cloarec veut donner les moyens à Vannes de progresser et perdurer dans le rugby de haut niveau.
Pour cette nouvelle saison, vous avez pas mal investi dans vos infrastructures…
Olivier Cloarec : C’est important de faire évoluer le groupe et les infrastructures pour répondre au haut niveau. Dans notre centre d’entraînement Jo Courtel, nous avons construit des vestiaires supplémentaires, nous avons une nouvelle salle de soins et nous nous sommes équipés en GPS qui nous permettent d’analyser les performances individuelles des joueurs pendant l’entraînement.
Au stade de la Rabine, nous avons bien sûr la pelouse hybride en cours de pousse. On aura également 220 leds pour éclairer le tour du stade, ainsi qu’une nouvelle tribune de 600 places qui n’augmente pas la capacité du stade mais nous permet de recevoir nos supporters dans les meilleures conditions.
Ces modifications étaient nécessaires pour perdurer en Pro D2 ?
C’est indispensable. Evidemment nous y allons progressivement car notre budget n’est pas illimité. Mais il faut se donner les moyens de cranter sur un certain nombre d’outils.
En parlant du budget, quel est celui du RCV cette année ?
On est à 6 millions d’euros pour cette nouvelle saison, contre 5 millions l’an dernier et 1,7 million il y a deux ans. 6 millions c’est plutôt rassurant, ça doit correspondre au 10 ou 11e budget de Pro D2. Ce n’est pas Nevers, qui doit avoir un budget de 9 ou 10 millions pour sa 1e saison en Pro D2, mais c’est un budget qui continue d’évoluer petit à petit.
Pour jouer les phases finales, ce qui est notre objectif dans les trois prochaines années, on table sur un budget de 9 millions d’euros d’ici 2020. C’est actuellement le budget des 5 ou 6 équipes qui jouent le haut de tableau.
Beaucoup de nouveaux joueurs sont arrivés cet été, quel a été votre stratégie de recrutement ?
La stratégie était claire : rendre le groupe plus homogène. Nous avions des joueurs qui n’avaient pas forcément le niveau et donc peu de temps de jeu, ce qui crée de la frustration dans un groupe. On a donc fait le choix de se séparer de ces joueurs et d’en recruter d’autres parfaitement capables de s’intégrer à la Pro D2. Cette année, on est capable de faire tourner l’effectif en gardant un même niveau de qualité sportive.
On a aussi beaucoup misé sur les jeunes. On a recruté environ 25 nouveaux joueurs en crabos et espoirs. On doit continuer dans cette voie, recruter des potentiels de 14-15 ans et essayer de les familiariser avec le club pour qu’ils progressent et intègrent à termes le groupe pro.
Vous êtes le seul club professionnel de Bretagne, quel public essayez-vous de toucher et comment ?
Concernant le public, on s’est rendu compte l’an passé qu’il n’était plus que Vannetais. Donc on communique sur toute la Bretagne mais aussi sur la Loire-Atlantique. On vient de lancer une campagne d’abonnement qui va durer trois semaines. On sait que quelqu’un de Nantes pourra s’abonner car il n’y a qu’une heure de route, en revanche on sait que pour quelqu’un de Brest ce sera plus compliqué. Mais on a essayé et on verra bien. Pour l’instant, on a déjà 1200 abonnés alors qu’on en avait que 400 la saison passée. J’aimerais qu’on atteigne entre 1500 et 2000 abonnés.
En termes de partenariats, on veut conserver cette identité celte et bretonne. La quasi-totalité de nos partenaires sont Bretons. Il fallait leur montrer par nos performances que le rugby de haut niveau pouvait exister en Bretagne et perdurer. Les chefs d’entreprises bretons s’associent facilement en football parce qu’il y a beaucoup de clubs dans la région et que c’est un sport très populaire, mais le rugby c’est tout nouveau, donc il faut prouver.
Quels vont être vos grands objectifs de la saison ?
Premièrement nous voulons continuer de fédérer l’économie bretonne. On doit continuer d’aller chercher des partenaires encore et encore. On veut également voir le public répondre présent. Dans la construction de notre budget, la billetterie n’est pas neutre. J’aimerais jouer le plus de matchs possible à guichets fermés.
Sportivement, il faudrait réussir tout ce qu’on a fait de bien, mais en mieux. Il faut aller chercher le maintien le plus vite possible. Je suis un compétiteur dans l’âme, on finit 11e l’année dernière, on doit être capable de finir 10e cette année.