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Fédérale 2

PÉRIGUEUX - LIMOGES DU ... 07 février 1904

#1

Les journées sont un peu longues en ce moment, et anxiogènes. En plus, nous sommes privés de rugby alors que se profilait un alléchant CA Périgueux – USA Limoges, choc au sommet de la poule 8.

Aussi, pour tromper notre ennui, je partage avec vous quelques recherches effectuées ça et là, sur le premier match entre le CAP et la SAL, c’est-à-dire la Section Athlétique de Limoges, l’ancêtre de l’USAL, disputé en Dordogne le … 7 février 1904 !

À cette date, la SAL et une toute jeune société. La première mention de la SAL se retrouve dans le journal L'Auto, qui écrit, en date du 5 octobre 1902 : « Il vient d’être fondé à Limoges, sous le nom d’Association Sportive de Limoges, une société ayant pour but la pratique de tous les exercices en plein air, tels que course à pied, football, escrime, patinage, aviron, cyclisme, etc. »

La nouvelle association propose ses premiers matchs de "football-rugby" dès le début de l'année 1903. Ils opposent alors l'équipe première et l'équipe seconde. Le tout premier se déroule le dimanche 18 janvier 1903. Le journal Le Courrier du Centre précise que " les équipes première et deuxième de football-rugby de l’association sportive de Limoges se sont entraînées sur le terrain habituel de la société (Mas-de-l’Âge). L’honneur de la journée est revenu à l’équipe première qui a triomphé de l’équipe seconde par 4 essais (12 points à 0)." D’autres matchs se déroulent ensuite entre les équipiers premiers et seconds, en février, mars et avril 1903.

Le match contre le CAP du 7 février 1904 est donc le premier match de la SAL contre une autre société. Ce n’est pas un match de championnat, mais une rencontre amicale. Il n'y aura guère de suspens entre la jeune société limougeaude et sa rivale périgourdine, bien plus expérimentée ! Pour vous plonger dans le passé, en 1903, voici le compte-rendu intégral du mach, extrait de la revue Limoges Illustrée, du 15 février 1904 :

L'intégralité ici :

FOOTBALL RUGBY

L'Association sportive de Limoges à Périgueux

LORSQUE les équipiers premiers de l'Association sportive de Limoges Virent le Dimanche 7 février, en se réveillant, le temps déplorable qu'il faisait, beaucoup se désolèrent en accusant la mauvaise chance, d' autres au contraire, acceptèrent philosophiquement la pluie. Toujours est-il que mécontents et indifférents, nous étions tous à la gare des Bénédictins au départ du train de Périgueux, à 6 heures 1/4. ...Après un voyage gai... et bruyant (oh combien!) nous arrivons à Périgueux, attendus à la gare par le Comité du Club athlétique Périgourdin, et l'ami Magnanoux, qui nous présente. Une ballade sentimentale à travers la ville est aussitôt proposée et acceptée. Guidés par nos vaillants et jeunes amis, nous allons au marché où les Périgourdins font leur « persil »... tout comme les Limogeois sur la place des Bancs et dans la rue du Clocher, le dimanche matin. Nous admirons ensuite la magnifique cathédrale byzantine Saint-Front, puis la maison des quais, les arènes, etc. ; enfin nous revenons sur les allées de Tourny où nous achetons des petits souvenirs, cartes postales, etc.. L'heure du déjeuner se faisant sentir, nous descendons à l'hôtel, où un déjeuner simple mais nourrissant nous attend.

Le repas terminé, nous sortons un peu, puis, vers 1 heure 1/2, nous montons dans des omnibus gracieusement mis à notre disposition par le distingué président du C. A. P. pour nous conduire au terrain du jeu, qui est à 3 kilomètres de Périgueux. C'est le moment des émotions : Quoique partis avec l'appréhension certaine d'être battus (l'équipe du C. A. P. a 8 ans d'existence et est une des meilleures de province), nous avons, néanmoins une vague espérance de victoire et nous sommes tous nerveux et impatients. Après un déshabillage rapide, nous sommes tous en ligne, prêts à défendre nos couleurs.

Le coup d'envoi est donné par Périgueux, à 2 heures 1/2. Aussitôt la lutte commence ; les passes se multiplient, les tenus, les touches, les mêlées et les placages s'effectuent avec vitesse. L'équipe du Club Athlétique Périgourdin, bien supérieure en poids et en science du jeu à celle de l'A. S. L., a fait preuve d'une grande cohésion, et c'est par de bien jolies passes de 3/4 qu'elle a triomphé de notre équipe. Celle-ci, quoique un peu affaiblie par la présence de trois remplaçants, a souvent magnifiquement, tenu en échec les lignes de ses adversaires. Les avants étaient excellents et s'ils avaient eu seulement un peu plus de science, les mêlées auraient été je crois souvent à notre avantage. Les lignes arrière étaient d'une extrême mobilité, et le capitaine Durel ainsi que l'arrière Barrault, se sont particulièrement distingués. Avec eux on peut citer, comme s'étant fait remarquer : MM. Moreau, Louis Baillot, Labussière. Bouéroux, etc. M. Lombrières arbitrait la partie dé façon impeccable et faisait preuve de beaucoup de tact et de connaissance du jeu. Enfin les spectateurs au nombre d'environ 2.000 (on est sportif à Périgueux !) n'ont pas ménagé leurs applaudissements aux beaux coups effectués pendant le match et ils se sont montrés d'une amabilité vraiment remarquable pour les équipiers de l'A. S. L. Telle fut la partie.

Aussitôt après, il est 5 heures, tout le monde se rhabille, se brosse et se cravate avec soin, car on rentre à Périgueux, et il faut que ses habitants conservent des footballeurs de Limoges, avec l'impression de bons joueurs, celle aussi de jeunes gens corrects. Entassés dans et ... sur 3 omnibus, précédés par un landau dans lequel avaient pris place le président et le secrétaire de chaque société, nous faisons notre entrée en ville, acclamés par la population. Il est alors 5 heures. 1/2 et le programme élaboré par l'ami Dhanton, secrétaire du C. A. P., de la « soirée offerte aux gentilshommes Limozins par les nobles seigneurs Périgourdins » commence à se dérouler. Après l'apéritif concert au « Grand Café », tout le monde se dirige vers la salle de l'hôtel où doit avoir lieu le banquet offert par le C. A. P. à l'A. S. L. Un menu des plus succulents nous est servi, et au dessert, M. Ludovic Latreille, président du C. A. P., prend la parole. Il remercie en termes chaleureux les membres de l'A. S. L. de leur visite et leur souhaite bonne chance pour les matchs à venir, en les assurant de la franche et sportive amitié du C. A. P., M. Louis Ballot, président de l'A. S. L., répond et remercie le C. A. P. de la royale réception qu'il a faite à l'A.. S. L. et dont elle se souviendra longtemps. Puis l'on boit le Champagne offert par le président de l'A. S. I.., à la santé des membres du C. A. P. et de l'A. S. L. et à la prospérité des deux sociétés.

Plusieurs autres toasts sont portés à la presse périgourdine et limousine, à l'« Auto » et à toute là presse sportive, et le banquet est clôturé par quelques monologues et chansonnettes comiques où se distinguèrent les « inimitables Lhu-Ber et Dhan-Ton. » Aussitôt après, il est 9 h. 1/2, on se met en monome pour « la troublaison des paisibles borgeois Périgourdin; » Après quelques tours en ville et de nombreuses manifestations, où des hourras nourris sortaient de toutes les poitrines, la bande se dirige vers l'Eden-Théâtre en ce moment vide d'artistes et où les membres des deux sociétés vont les remplacer. Il se font en effet entendre sur la scène accompagnés sur le piano par MM. Vigneron et Labussière de l'A.S. L. MM. Dhanton, Guthmann, Maury, Moreau, Lachaud défilent sur les planches et égayent leurs camarades par le cake-walk, la jigue, des monologues, chansonnettes et excentricités diverses. Enfin l'heure du départ arrivant, on nous accompagne à la gare et tout le long du chemin ce sont des, serrement de main, des « au revoir ! à Limoges ! » enfin toutes protestations de sympathie et d'amitié.

Le retour tut moins bruyant, je vous l'assure que l'aller, et nous fûmes tous contents de réparer nos forces, par un bon sommeil dans un lit tout prêt à nous recevoir.

Réception magnifique faite par les Périgourdins, distractions saines et nombreuses, sport excellent tel est le bilan de la journée du 7 février. Puissiez-vous, Périgourdins emporter de votre prochaine visite à Limoges un souvenir aussi excellent que celui-que les équipiers de l'A. S. L., ont gardé de leur séjour à Périgueux.

#2

Joli document qui prouve qu'on c'est recevoir à Périgueux ! laugh

Dernière modification par zarguelou (21/03/2020 11:53:32)

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