Je m'en ouvre parce que samedi dernier, avec mes juniors les choses sont parties en vrille en fin de match (arrêté avant son terme). Je vois par ailleurs et ce jour sur les réseaux sociaux “l'affaire” Saverdun-Gaillac en juniors itou.
Ca pose, ça me pose questions. Questions qui vont jusqu'à m'interroger sur le sens de mon engagement bénévole, jusqu'à me demander si je continue ?
Pour ce qui nous concerne, je pose le contexte. Match sans plus d'enjeu que ça dans le sens où ni eux, ni nous ne sommes concernés par qualification (ni relégation d'ailleurs), ni passé ou passif particulier (je crois que c'est la 1ère fois que les clubs se rencontrent) ni de dimension type derby, ni possibilité d'inverser nos positions respectives au classement etc…A l'aller ils nous battent assez nettement et logiquement et sans pblm particulier. Ils sont mieux classés que nous, c'est mérité, nous ventre-mou, eux bien classés mais trop loin pour espérer qualif à 2 journées de la fin. Nous recevons, les visiteurs nous demandent d'avancer l'horaire car invités à voir un match de Top14, nous acceptons (je note qd-mm qu'à l'aller nous avions formulé la mm demande pour rentrer + tôt = refusé !). L'horaire étant tendu pour être à l'heure pour leur match de Top14 et ne pouvant honorer la réception on leur prépare des sandwich. Bref, l'avant match ne laisse pas augurer la suite…
Y'a des jours où sportivement les choses se déroulent bien voire mieux qu'imaginé pour les tiens. Dès le coup d'envoi nos mecs se trouvent, trouvent la, puis les failles et le score enfle rapidement. On (j'entends le staff) tient le match qu'on attendait depuis le début de l'année. Ca joue bien, ça joue vite, ça joue précis comme jamais vu cette année. On (j'entends staff et joueurs) est contents pq c'est la 1ère fois que ça domine des bien mieux classés que nous. Les choses se font avec humilité sans raillerie et autre chambrage. Dix minutes de la fin, un essai qui scelle le résultat du match ( + 25 points). Ca aurait du se terminer trankilou, ce ne fut pas le cas.
J'imagine sous le coup de la déception sportive (je n'ose imaginer en service commandé) les provocs, accrochages, mots déplacés (euphémisme) commencent. Je n'ai de cesse de dire à nos mecs ‘* on s’en cogne, on joue". Sur un ultime temps fort près de leur ligne (on saura après que c'était la dernière action), ça déclenche (drôle de coïncidence gratos, hors du jeu et sur notre maillon fort du jour). Ca se chiffonne un peu, ça se calme et là, un joueur “énergumène” vient par derrière remettre une violente “couche” à deux de nos joueurs qui ne s'y attendaient pas, n'ont pas vu venir l'agression caractérisée et finissent pour l'un aux urgences pour l'autre commotionné. Le match est arrêté illico par l'arbitre doublé de deux rouges pour eux (celui qui initie la bagarre et celui qui remet le couvert après accalmie tel que règlementairement écrit).
Je ne comprends pas comment on peut en arriver là ? Il ne s'est RIEN, strictement rien passé tant sur qu'au bord du pré sur ce match. Juste, l'équipe un peu moins favorite qui, une fois n'est pas coutume a pris SPORTIVEMENT le dessus sur l'équipe un peu plus favorite….Comment, pourquoi ça dégoupille ainsi ?
Au-delà du môme qui est parti en vrille, j'invoque en ouverture de ce post le principe de responsabilité collective. Pourquoi ? Parce que j'ai eu droit a postériori à quasi tous les poncifs. J'ai eu droit au classique “Pour se battre faut être deux”. J'ai eu droit au déniant : “ Voilà c'qui s'passe quand l'arbitre tient pas ses équipes”. J'ai eu droit au mystérieux “ Fallait s'y attendre”. J'ai eu droit au “Beaufissime” : “ C'est l'Rudebi”. J'ai mm eu droit au tocardissime (émanant d'un spectateur à distance de sécurité) au “ On vous en a couché deux, ça fait 2-0 pour nous”. C'est en ce sens que les responsabilités sont COLLECTIVES. Elles font le terreau des comportements déviants ou a minima inacceptables sur un terrain de sport.
J'aurais aimé entendre “il a craqué, jamais, jamais il n'aurait du faire ça”. J'aurais aimé entendre “ Vous avez mieux joué que nous, la frustration de la défaite ne doit pas se traduire par l'attitude de nos mecs aujourd'hui”. J'aurais aimé entendre “ Ce n'est pas l'idée que des jeunes en formation doivent se faire de ce sport”. J'aurais aimé entendre : “ Dès que tu as des nouvelles du mec évacué par les pompiers tu m'appelles”. Je n'ai rien entendu de tout ça…
Bilan : On ira clôturer notre saison samedi prochain avec deux mecs en moins (nota : L'évacué aurait à cette occasion joué son dernier match en Juniors). Remarque eux aussi (avec les deux rouges) mais je ne vois pas en quoi ceci concoure à un quelconque rééquilibrage des choses ? Les parents (présents sur site. La mamie choquée itou) ont porté plainte à la gendarmerie (ni injonction, ni freinage émanant du staff). Deux mômes marqués dans leur chair au-delà du raisonnable alors qu'ils n'étaient venus que pour jouer un match de rugby ( plutôt pas mal, ce jour là soit-dit en passant).
J'en veux à ces anciens de la main courante qui y vont gaiement et plus que de raison dans la fanfaronnade virile type : “ De mon temps…”(le plus souvent racontant des batailles qui n'ont d'homériques que le nom…quand ils y ont véritablement participé…). J'en veux à cette certitude trop bien ancrée qu'il s'agit en ultime recours de faire mal à l'adversaire hors du jeu si ça n'est pas possible de le faire “en jouant”.
J'en veux à toute cette pression sociale, environnementale, à cette approche supposément "viriliste", qui tend à perpétuer à travers le temps des attitudes qui n'ont rien à voir ni de près ni de loin avec le sport. Je n'ai pas d'acrimonie à l'endroit de ce môme. Il est plus victime que coupable. Victime d'un système qu'on se plaît à dénoncer pour la forme à l'occasion de qq affaire “scabreuse” mais que pas grand-monde ne remet fondamentalement en cause.