Témoignage sensible sur FB qui vous concerne, amis du LMR. Bon courage à vous, toute la France passionnée du rugby vous soutient.
"Aujourd'hui est le jour tant redouté par tous ceux qui ont suivi passionnément le LMR.
Celui qui a décidé de l'arrêt de l'hémorragie est un homme de sciences.
il sait quand il faut interrompre la perfusion, il l'a fait.
J'imagine que ce n'était pas ce rôle là qu'il voulait endosser en prenant la direction du club.
J'ose croire que cela l'a déchiré et affecte l'ancien joueur qu'il a été. Et voilà, c'est fait.
Retour en arrière d'une quinzaine d'années :
Mon fils ne connaît rien au rugby mais son prof de sport l'a remarqué pour différentes raisons. Celle qu'il invoque pour m'expliquer pourquoi ce gaillard l’intéresse : mettre son coté rebelle au profit d'un sport de combat, qui plus est, un sport d'équipe ou il pourra trouver sa place, s'intégrer et respecter les règles de la vie en société.
J'accède à sa proposition, je l'accompagne à l'Olympique Marcquois Rugby, je regarde et puis moi aussi je me prends au jeu.
Je participe, j'encourage, je me passionne rugby, peut-être plus que lui encore car j'ai moins de temps pour rattraper le temps justement.
Je fais la connaissance d'un monde incroyable de fraternité et de combats.de copains et d'amis, de bénévoles passionnés.
Les souvenirs s'égrènent : des gamins boueux les soirs d’entraînements en hiver, décrotter ses chaussures pendant qu'il se douche, les cirer avec la graisse de phoque pour qu'elles soient souples pour le prochain match.
Les matchs des dimanches matins où on part discrètement à deux de la maison sans réveiller maman et son grand frère.
Et puis les victoires où tout le monde pleure et rit et aussi les défaites où tout le monde pleure et les adultes essaient de ramener le rire, pour relativiser, pour qu'une défaite puisse être une belle histoire quand même...
Et puis l'histoire change de cap et nous amène vers le LMR. Une opportunité pour cette tranche de joueurs incroyables et talentueux de viser plus vite, plus haut, plus fort plus dur aussi puisque là, ils se frottent au presque professionnel (je parle des joueurs) avec une nouvelle rigueur d’entraînement.
Je me souviens du premier entraînement sur le terrain du LUC avec "la cantine" qui taxe les retardataires et qui prend sous son aile mon petit Guillaume. Je le voyais grand et costaud mais, toute proportion gardée, à coté des tauliers, il ressemblait à un trois-quart.
Et puis la mayonnaise a pris et de saisons en saisons, de la fédérale 3 à la 1, l'équipe s'est bâtie, le public aussi.
Les voyages interminables en bus avec des ambiances, concentrées et tendues au départ et des retours de folie...
Je n'ai plus toutes les destinations en tête mais entre Compiègne, un jour d'élections municipales ou des urnes ont faillies disparaître entre les mains de nos joueurs... Soissons, avec des piscines privées dans lesquelles nos joueurs s'étaient invités, Orléans et son stade incroyable où nous étions les petits poucets et tant d'autres images...
Jusqu'à ce match de folie en 2015 qui nous a tous fait toucher du doigt le Graal de la prod2, le témoignage télévisé de mon fils en fin de match qui dédicace la victoire à sa maman et mes pleurs de joie en l'entendant au téléphone me dire combien c'était dur « mais voilà c'est fait papa, on y est maintenant, la suite c'est du plus, on va en profiter pour vous qui nous avait soutenus. On vous aime, on va faire la fête.... »
La suite est tellement pathétique que je veux juste dire à ceux qui en sont responsables que je suis très en colère et plein d'amertume, et que oui je vous en veux de leur avoir menti. J'espère juste que vous n'en avez pas profité et que vous ne pourrez plus en profiter .... que les stades vous soient interdits, que jamais vous ne puissiez vous réclamer avoir fait parti de ce merveilleux sport. Le papa que je suis vous adresse un carton rouge « Et rentre vite à ta maison ta mère, elle t'appelle et rentre vite à ta maison ta mère, elle t'attend »
Vous leur avez brûlé les ailes et leurs rêves. Mais ils sont plus grands et plus dignes que vous ne le serez jamais. Et qu'on ne dise pas qu'il n'y a pas de responsable...
Merci à tous ceux qui ont porté le maillot du LMR en tant que joueurs et en tant que bénévoles et en tant que supporters pour tous ces moments magiques que vous nous avez offerts.
Olivier"