andy58 a écrit :PICARD-GIRARD a écrit :il y a au moins un supp lillois lucide , NORTH PLACE , sur leur forum prod2 !!
J'ai lu son commentaire.
Tout y est dit . Remarquable analyse.
La "Langue de péripatéticienne" a encore frappé, on est habitués...
Je comprends ce qu'exprime North Place (et puis lui c'est 3 critiques en 3 ans, ça leur donne un peu plus de poids qu'une logorrhée dans tous les coins et recoins du forum) mais c'est manifestement plus l'expression d'un sentiment, voire d'un ressentiment, qu'une "remarquable analyse".
Une "remarquable analyse" pour moi, c'est plutôt ce qu'a développé Poye40 , mais tout sera question de point de vue.
Ressources propres, ressources publiques, déficits, vaste débat.....
Comment en est-on (pas seulement le LMR : toute la fédérale 1) arrivé là?
Aucun club n'a les ressources propres (billetterie, buvettes et boutique, bénévolat, cotisations...) pour exister en Fédérale. Sans apport extérieur (mécénat, subventions) personne ne peut y arriver.
Un relatif équilibre s'était instauré et malgré la perte de ressources propres liées aux poules de 10: le niveau de "course à l'armement" laissait la place à de nombreux projets sportifs, moyennant un niveau de subventions publiques compatible avec le rôle social des clubs.
Mais les niveaux de budgets nécessaires, que ce soit pour la course à l'accession comme pour la course au maintien, se sont élevés au delà de toute raison. Je ne parle pas que de Nevers : regardez les budgets d'il y a 4 ans et ceux de maintenant...
Le LMR y a participé aussi, sans jamais être le premier budget de Fédérale, mais il y a participé.
Les collectivités locales, qui suite aux transferts de compétences ont de plus en plus d'actions à financer, ne peuvent accompagner cette escalade.
Les partenaires privés ne peuvent pas s'appuyer sur un trend de croissance et doivent limiter leurs actions.
Il ne reste que ceux qui ont un associé-mécène. Economiquement il ne reste de place que pour l'US Texilot Rugby Plus et le Voyage Privé Rugby Club ? Je ne dis pas que c'est bien ou mal, je dis que c'est le raisonnement poussé au bout, qui arrive au système de "franchises" en réservant certains niveaux de compétition à ceux qui peuvent se payer l'investissement. J'ai été tenté à ce point par un raisonnement par l'absurde : mais si les franchises étaient en place, il ne resterait plus de place pour Nevers, Aix, ou d'autres ?
Ben si, il suffirait de payer, d'acheter les droits à concourir à Bayonne ou Dax, et de déplacer, ou pas, leur emplacement physique.
D'un autre côté ce qui s'est passé à Lille, Périgueux, Montluçon, Libourne, n'est pas normal. Que des clubs historiques soient mis en danger par des dirigeants n'est pas normal. Je ne soutiendrais jamais la situation du LMR si les actionnaires n'avaient pas repris ce club qu'en début de saison, budget de dépenses déjà engagé.
Ce qui s'est passé ces dernières saisons, dans l'économie du rugby fédéral, n'est possible que parce que l'opacité est la règle. Ceux qui s'intéressent vraiment à la question, plutôt que de balancer des avis de café du commerce, sont dans les clubs ou sont allés analyser la documentation publique de la DNACG.
Ce qui s'est passé ces dernières saison n'arriverait pas si les comptes et budgets prévisionnels étaient rendus publics, permettant à toutes les personnes plus impliquées dans la survie du club que dans les promesses des marchands de rêves de tirer la sonnette d'alarme. J'ai déjà exprimé cette position et n'en démord pas : la transparence est une nécessité première.
Des quotas stricts de limitation de la masse salariale, stricts car effectivement vérifiables et sportivement sanctionables, doivent permettre une adéquation réelle du format sportif au format financier. Mais pour les raisons que j'ai développées plus haut, l'équité sportive ne peut être respectée que si une règle de fair play financier plafonne les financements directs et indirects par le propriétaire du club, ou alors c'est l'abandon même de la compétition sportive.
Le monde du rugby marche sur la tête. La manne des droits TV en pro D2 part directement en masse salariale faute d'avoir été assortie d'une diminution du plafond de 52% (ne pas inclure ces nouvelles recettes dans la base de calcul des 52% aurait permis d'éviter une telle inflation et affecter cette ressource à l'assainissement des finances: ce n'est visiblement pas une priorité)
Et le LMR dans tout ça ?
- j'accorde à sa Direction le satisfecit d'avoir investi pour sauver financièrement un club déjà mal en point
- je ne peux contester au club le droit de régulariser sa situation, comme l'a fait le club de Libourne avec sa vente de Bordeaux.
- je nie à quiconque le droit de se faire l'arbitre, au titre de valeurs morales qui ne prennent en considération qu'une forme de "capacité financière", du mérite des joueurs à avoir gagné l'accession.
Si le LMR n'arrive pas à ajuster sa situation financière, il n'ira pas en pro D2 et ce sera justice, il aura payé sa "faute" au prix fort.
S'il y arrive, je ne vois pas où est moralement la différence entre d'une part un actionnaire de référence qui met le paquet, et d'autre part un ensemble de partenaires et supporters qui, par leur soutien même modique (3,55 € !!!) et leur patience à se faire payer, qui tous deux permettent d'arriver à l'équilibre.
J'espère que cet équilibre n'est pas que de façade, et que le budget en ProD2 est effectivement à l'équilibre. J'aurais préféré avoir la réponse à cette question avant, dans l'absolu autant pour les autres clubs que pour le mien.
Mais il m'importe vraiment que "mon" club n'aille pas dans le mur. Tout ce qui se passe en ce moment n'a pas de sens si le projet n'est pas à l'équilibre, dette payée.
Je serais éberlué de l'engagement de la débauche d'énergie actuelle si tel n'était pas le cas, ce serait tellement incongru que ça me donne confiance dans le projet pro D2.
Dernière modification par Le Biérofrogue (29/06/2015 09:26:55)