Ayant enfin retrouvé le sourire procuré par une belle rencontre sous un petit coin de parapluie pour un grand coin de paradis, je me suis assoupi en rentrant du stade et j'ai fait un premier rêve.
On avait perdu plein de ballons en touche et subi parfois en mêlée quand Davit, sa main blessée ayant doublé de volume, avait du mal à s'accrocher à son vis à vis. L'arrière du jour, crispé au possible, avait multiplié les fautes en tout genre et avait même égaré son coup de pied de mammouth. Mani, gourmand en diable, avait été terriblement prévisible et s'était fait reprendre à chaque attaque de la ligne. Dug, trop content de revenir nous montrer son potentiel, crochetait, rebondissait et semait le danger à chaque ballon. Antoine Lescamel, habitué qu'il est aux rafales venues de la mer, mettait la pénalité du 6 à 3. L'arbitre, nous jugeant de plus en plus sévèrement, sifflait une mêlée écroulée, se tournait vers nos joueurs et mettait sa main à la poche en fixant notre pilier... En suivant, la commission de la LNR qui s'était déjà cachée derrière son petit doigt en rejetant à plus tard un dossier peu flatteur pour les arbitres ayant opéré à Béziers, profitait de ce nouveau revers massicois qui tuait définitivement tout espoir de maintien pour subrepticement rejeter la requête francilienne entre deux victoires du XV de France, considérant que cela n'intéressait plus personne...
Réveillé en sursaut par d'aussi cauchemardesques et improbables rêveries, j'ai pris le temps de souffler, de repenser au goût venu d'ailleurs du tipunch offert par Chester à l'assemblée pour fêter cette première victoire contre un des prétendants au haut de tableau et je me suis reglissé avec délectation entre les bras de Morphée.
Je vis alors les Massicois réussir une entame de match d'une belle maîtrise, puis bien résister par une défense remarquable, quand peu à peu, de ballons perdus en touches à des fautes de mains ou des loupés au pied, les Carcassonnais sont revenus dans le match, ont réussi à tenir le ballon et ont fini par ouvrir le score. J'ai vu alors des Massicois comme on les aime, une première ligne "remplaçante" à son avantage, à part sur les lancers en touche ; une deuxième ligne époustouflante dans le combat, qui n'a que très rarement permis aux joueurs de l'USC de progresser sur leurs ballons portés malgré leur belle organisation et notamment un Gambo Adamou qui a confirmé magnifiquement son match référence en n°5 du samedi précédent ; une troisième ligne articulée autour de son capitaine du jour avec un 6 et un 7 dont c'était pourtant le premier match de la saison et qui ont été l'un comme l'autre très efficaces ; une charnière comme il en faut une pour des matchs comme celui là, avec un 9 solide en défense et bon éjecteur même sous la pression adverse et un 10 qui a montré ce que voulait dire expérience et solidité dans tous les registres ; des 3/4 enfin, dont un seul a loupé son match (on lui fait confiance pour revenir encore plus fort) qui ont été intraitables défensivement (quand on pense au match aller...) et qui ont réussi à manier le ballon, avec une petite prime à Jordi, aussi solide aujourd'hui en 13 qu'en 15, après la rentrée tout à son avange de Jean Baptiste Di Martino. Quand l'ouvreur carcassonnais rata une pénalité assez bien placée et qu'un peu plus tard, Eoghan ne manqua pas la sienne, j'ai vu les supporters de Massy se regarder en se demandant si le jour tant attendu n'était pas arrivé. Avec la rentrée du banc qui a densifié la fin de match et des joueurs de l'USC perdant quelque peu leur agilité et leur adresse à force de se heurter à un mur, que seul le 9 a parfois réussi à contourner à l'aide de crochets courts, la conviction que c'était faisable augmentait parallèlement avec le niveau sonore des encouragements de supporters ayant enfin retrouvé leur voix. De ruck en ruck, le scénario se ficelait au profit de ceux qui le voulaient le plus. Quand l'arbitre de champs, après avoir sanctionné un peu sévèrement la mêlée massicoise et donné l'introdction de l'autre côté, estima utile de compenser immédiatemment, en sifflant non moins sévèrement un bras cassé contre l'USC, on sut qu'ils allaient pouvoir le faire. Et ils l'ont fait pour notre plus grand bonheur.
Ravi de cette victoire, le soleil massicois se mit à briller de mille feux, comme pour saluer une aussi belle prestation défensive, de si beaux progrès dans la gestion des temps faibles de la partie et des joueurs, qui ont su profiter d'être 23 pour jouer 80 minutes sans en délaisser une seule par relâchement coupable. Très contentes de n'avoir jamais désespéré des possibilités des Bleu et Noir malgré quelques défaites provoquées par leur inexpérience à ce niveau, les "hordes vengeresses" du public massicois, qui s'est compté 1100 malgré une météo à ne pas mettre un Audois dehors, sont repartis le coeur regonflé par ce beau cadeau de Chandeleur vers leurs cités de banlieue, certains que la commission adhoc de la Ligue Nationale de Rugby allait leur rendre enfin justice, après avoir compris le scénario biterrois, où de grossières fautes d'arbitrage quant à l'application de la règle, ont probablement été provoquées par un entraineur local, qui bien que non inscrit sur la feuille de match, n'a pas hésité à venir embrouiller les arbitres assistants au bord du terrain semant ainsi la confusin qui s'en est suivie. La LNR, comprenant qu'elle devait oeuvrer au service de tous les clubs du pays et pas seulement de ceux au passé les plus prestigieux, et prenant en compte l'impact décisif de ces multioles erreurs de règlement sur le résultat de ce duel très serré, donnera le gain du match à Massy, qui ainsi, aux 2/3 de la saison et en pleine ascension, laissera le dernier 5 points derrière lui et aura en ligne de mire à 3 points seulement le premier club non relégable.
Et c'est alors que... le réveil se met à sonner. Quel dommage ! J'aurais tant voulu savoir ce qu'a donné le prochain épisode à Albi et le suivant qui verra l'USDax, à 3 points devant au classement si justice est rendue, venir affronter les vainqueurs de Carcassonne pour savoir lequel est le plus PROD2...
ALLEZ MASSY !! ON PEUT LE FAIRE